Le trauma plonge patients, familles et soignants dans l’effroi. Ainsi, il questionne la capacité de tous à accueillir cet évènement et à pouvoir témoigner ensemble de l’inacceptable. Or la violence de l’effraction, l’insensé, l’irreprésentable sidère, fige et empêche la narration et l’éprouvé. Face à la perte temporaire ou plus durable d’un lien sécure, la personne construit peu à peu la prison qui la terrifie par ailleurs : le monde traumatique, un monde où elle ne peut plus agir librement conformément à ses émotions, ses intentions et ses valeurs. Dans cette logique dissociative qui tente alors de contrôler, annuler ou anesthésier l’émotion douloureuse, elle s’enlise dans un monde du « subir », « supporter » « attendre »… vers un monde du « tout seul »… où le sentiment d’exister s’efface, créant en abîme d’autres mondes relationnels, notion développée par Eric Bardot, plus étriqués et plus terrifiants encore.

Dès lors, comment encourager une narration qui permet de traverser cette émotion en sécurité relationnelle ? Comment l’aider à rester dans le processus sans qu’il n’en soit débordé ou qu’il ne s’en échappe ? Comment se protéger en tant que soignant de l’effroi du récit afin de rester en lien ? Ce module de formation porte sur les apports d’une pratique narrative inspirée des travaux de Michael White et David Epson associée à l’hypnose conversationnelle et les mouvements alternatifs. Il s’agit d’une première étape de soin permettant une mise en lien avec l’évènement, l’autre et soi, restaurant dignité et confiance. Ainsi, ensemble, patient et thérapeute peuvent modifier les processus mentaux altérés par le monde traumatique et l’emprise qu’il exerce sur la vie.

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